dimanche 3 février 2013

La Spermatogenèse

La Spermatogenèse

I. Définition :
La. Spermatogenèse désigne le processus de transformation de cellules souches appelées spermatogonies en cellules spécialisées dans la reproduction: les gamètes mâles ou spermatozoïdes.
Ce processus se déroule dans l’appareil génital mâle, au niveau des tubes séminifères du testicule.
II. Appareil génital male :
L’appareil génital mâle exerce deux fonctions complémentaires:
• Exocrine :
Et cela par la production de spermatozoïdes qui sont émis hors de l’organisme dans un liquide de composition complexe appelé: Le sperme.
• Endocrine :
Et cela par la production d’hormones sexuels mâles appelées androgènes, essentiellement représentées par la testostérone.
A. Aspect général :
D’un point de vue anatomique, l’appareil génital mâle comporte:
- 2 gonades ou glandes sexuelles qui sont les testicules.
Les voies excrétrices:
• Intracellulaire : Tubes droit - Rete testis – Cônes efférents.
-
• Extracellulaire : Canal épididymaire - Canal déférent- Canal éjaculateur - Urètre
- Les glandes annexes : vésicules séminales, prostate et glandes de Mery-Cowper.
- L’organe d’accouplement ou verge.
B. Le Testicule :
Organe ovoïde (4,5 x 3 x 2 cm), logé dans a un sac cutané externe : le scrotum.
Le testicule présente en l’aspect suivant:
- Il est entouré par l’albuginée qui est une capsule conjonctive fibreuse, inextensible, dont une portion épaissie au pôle supérieur, forme le corps de Highmore.
- Partant de ce dernier et irradiant vers la périphérie, de fines cloisons conjonctives appelés septa testis délimitent des lobules testiculaires (200 à 300 par testicule).
- Chaque lobule contient, au sein d’un tissu interstitiel, un peloton de tubes séminifères (1 à 4 par lobule).
- Les tubes séminifères, de chaque lobule confluent en un tube droit, de 1 mm de long qui se continue dans le rete testis (réseau serré de canalicules au diamètre irrégulier) raccordé a l’épididyme.
- Tubes droits et rete testis sont noyés dans le corps de Highmore.
C. Epididyme :
Elle présente trois parties:
• Sa tête épaisse, coiffe le pôle supérieur du testicule.
• Son corps épouse sa forme externe.
• Enfin, sa queue se termine directement dans le canal déférent.
L’épididyme contient deux types de canaux :
Les cônes efférents :
• Ils désignent 12 à 15 tubes issus du rete testis et qui émergent du hile du testicule pour se raccorder à l'angle droit au canal épididymaire.
• Le canal épididymaire :
C'est un long canal (6 m) pelotonné sur lui-même et se poursuivant par le canal déférent.
D. Lobule testiculaire :
Le parenchyme testiculaire comprend les tubes séminifères et le tissu interstitiel.
1) Tubes séminifères :
En coupe transversale, un tube séminifère apparaît constitué par:
- La membrane propre :
Fine membrane conjonctive externe contenant des cellules contractiles
- L’épithélium germinal :
Il s’agit d’un épithélium très particulier, dont l’épaisseur correspond du rayon du tube
Cet épithélium comporte 2 types de cellules:
Cellules de Sertoli :
• En microscopie optique :
Elles apparaissent comme des cellules de grande taille (L 70 l 1=20 um) et de forme complexe, disposées tous les 30 à 40 um, selon les rayons du tube séminifère, comme des sortes de piliers.
Leur pôle basal est accolé à la membrane propre et leur pôle apical atteint la surface de l’épithélium.
Elles sont de plus reliées entre elles, aux extrémités de leurs prolongements latéraux, par des jonctions serrées créant ainsi une véritable barrière étanche : la barrière hémato-testiculaire.
Deux compartiments sont ainsi délimités: un compartiment basal périphérique et un compartiment ad-luminal, communiquant avec la lumière du tube.
• En microscopie électronique :
on note les particularités suivantes: Une abondance du réticulum endoplasmique lisse ainsi qu'un appareil de Golgi bien développé, une activité sécrétoire avec présence de nombreux lysosomes et enfin une activité phagocytaire.
• Cellules de la lignée germinale :
Elles sont disposées entre les cellules de Sertoli en assises plus ou moins régulières de la périphérie vers le centre du tube séminifère.
Elles représentent les stades successifs de la spermatogenèse, à savoir:
• Spermatogonies.
• Spermatocytes primaires (I).
• Spermatocytes secondaires.
• Spermatides.
• Spermatozoïdes.
2) Tissus interstitiel :
Tissu conjonctif très fin, il contient: a. les éléments vasculaires et nerveux du testicule b. des îlots de cellules interstitielles ou cellules de Leydig Ces cellules montrent le caractère ultra structural de cellules glandulaires endocrines sécrétrices de stéroïdes (richesse en réticulum endoplasmique lisse et mitochondries à crêtes tubulaires). En effet, les cellules de Leydig sont responsables de la sécrétion d’androgènes.
III. Déroulement de la spermatogenèse :
La spermatogenèse comprend quatre étapes : la multiplication, la croissance, la maturation, la différenciation.
La succession de ces étapes constitue le cycle spermatogenétique dont la durée est estimée à 74 jours.
A. Phase de multiplication :
Elle intéresse les spermatogonies qui sont des cellules souches diploïdes et elle est caractérisée par une succession de mitoses qui va aboutir à la formation de spermatocytes I, également diploïdes.
Les spermatogonies:
- Ils sont observés à la périphérie des tubes séminifères.
- Ils ont une forme ovoïde et sont de petite taille (10 à 15 um).
Ils comptent deux types, définis par l’aspect de leur noyau:
• Spermatogonies A, dites poussiéreuses, à noyau homogène, finement granuleux qui sont elles-mêmes de 2 sortes:
Les unes à noyau clair, spermatogonies Ap (pale), les autres à noyau sombre, spermatogonies Ad (dark).
• Spermatogonies B, appelées croûtelleuses à noyau pourvu de chromocentres très nets.
- Au début du cycle spermato génétique, des spermatogonies Ad entrent en mitose et se transforment chacune en une nouvelle spermatogonie Ad (ce qui permet d’en reconstituer le stock) et en une spermatogonie Ap.
- Cette dernière évolue ensuite de manière irréversible : elle donne naissance, par mitose, à deux spermatogonies B, lesquelles se divisent chacune en deux spermatocytes de premier ordre (spermatocytes I).
- A partir d’une spermatogonie Ap, il se forme donc 4 spermatocytes1.
B. Phase de croissance :
Les spermatocytes I subissent une phase de croissance cytoplasmique qui les transforment en grandes cellules ou auxocytes qui sont des cellules diploïdes de 25 p de diamètre à noyau arrondi avec Une chromatine en mottes.
Le passage d’une spermatogonie poussiéreuse A à 4 auxocytes dure 27jours.
C. Phase de maturation :
Les auxocytes subissent la méiose, c’est à dire 2 divisions successives qui vont entraîner la réduction de moitié du nombre de chromosomes et de la quantité d’ADN.
1) Première division de méiose ou division réductionnelle :
Les auxocytes (2n chromosomes, 2q ADN) doublent leur quantité d’ADN (4q ADN) puis subissent cette première division qui est longue (22 jours), et qui va aboutir à la formation de 2 spermatocytes II.
Ces cellules sont:
• De petite taille (10 à 12 pm) à n chromosomes (cellules haploïdes) mais à 2q ADN.
• Ne contenant qu’un seul chromosome sexuel (X ou Y).
2) 2ème division de méiose ou division équationnelle :
Très rapide (moins de 48 heures), elle explique le fait que le stade spermatocyte II soit très rarement observé.
Elle aboutit, à partir d’un spermatocyte II à. 2 spermatides qui sont des cellules:
• Légèrement allongées, haploïdes et de petite taille (8 à 10 pm).
• S’observant vers l’intérieur du tube séminifère.
• A noyau clair possédant un nucléole volumineux.
En résumé, un auxocyte (2n chromosomes, 2q ADN) donne naissance à 4 spermatides (n chromosomes, q ADN).
La méiose produit deux grandes populations de spermatides (à X ou à Y) et crée une très grande diversité génétique par la répartition au hasard des chromosomes.
D. Phase de différenciation ou spermatogenèse :
Cette phase ne comporte pas de division cellulaire mais seulement des transformations nucléaires et cytoplasmiques des spermatides.
Elle aboutit à la formation de cellules spécialisées dans la reproduction : les spermatozoïdes.
Ces transformations, vont intéresser à la fois le noyau et le cytoplasme de la spermatide et consistent-en:
1) La formation de l’acrosome :
L’appareil de Golgi fournit de nombreuses vésicules qui confluent pour donner une vésicule unique dans laquelle apparaît peu à peu une masse granuleuse dense appelée la vésicule proacrosomique.
Cette dernière, d’abord proche des centrioles, rejoint le noyau (au niveau du pôle antérieur du futur spermatozoïde) et s’étale, en une cape acrosomique; son contenu devient par la suite homogène, on parle alors d’acrosome.
L’acrosome, très riche en enzymes hydrolytiques (hyaluronidase, acrosine, etc.), constitue un lysosome spécialisé.
En effet, son équipement enzymatique est indispensable au spermatozoïde pour qu’il atteigne l’ovocyte lors de la fécondation.
2) La formation du flagelle :
L’appareil centriolaire de la spermatide est profondément modifié:
2.1) Le centriole proximal :
Il vient se loger dans une légère dépression du noyau au pôle opposé à l’acrosome (pôle postérieur) et il ne sera pas modifié.
2.2) le centriole distal :
Il disparaît peu à peu et il est remplacé par une structure complexe en forme d’entonnoir dont la base est orientée vers le noyau et dont la paroi est constituée par l’association de 9 colonnes segmentées.
Pendant que s’élabore cette structure, les microtubules du centriole distal s’allongent et s’organisent en un axonème typique (9 doublets périphériques et un doublet central).
Cet axonème s’allonge et émerge de la cellule en repoussant la membrane plasmique.
3) La condensation du noyau :
La chromatine se condense progressivement pour donner un noyau compact très dense de forme allongée dans lequel persistent quelques lacunes claires.
Cette compaction est due en grande partie, au remplacement des histones liées à l’ADN par d’autres protéines basiques : des protamines.
Par la suite, le noyau sera insensible à l’ADNase présente dans les voies génitales mâles.
4) Formation du manchon mitochondrial :
Dans le cytoplasme les mitochondries, d’abord dispersées, se regroupent autour de l’axonème à mesure que celui-ci s’organise.
Elles s’alignent pour former une spirale autour de la partie proximale du flagelle, réalisant de la sorte, un véritable manchon mitochondrial.
5) Isolement des restes cytoplasmiques :
Tout le reste du cytoplasme est éliminé, vers la fin de la spermatogenèse, sous forme d’une goutte qui s’écoule le long du flagelle et qui se fragmentera: la goutte cytoplasmique.
 

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